Une ville est éducatrice quand elle va au-delà de ses compétences obligatoires et qu’elle s’engage, en responsabilité et en partenariat, à mettre en place un projet éducatif qui s’inscrit dans un territoire à la dimension de sa jeunesse. »
Dans un article publié dans le numéro de mai-juin 2025 de la revue de prospective « Futuribles », Émilie Kuchel, adjointe au maire de Brest, déléguée aux politiques éducatives et présidente du Réseau français des villes éducatrices, (RFVE), dessine les contours d’une politique éducative qui mettrait le bien-être et l’émancipation de l’enfant au cœur de ses préoccupations.
Même si l’idée ne semble pas encore avoir convaincue l’ensemble des dirigeants de l’éducation nationale, Émilie Kuchel plaide pour une reconnaissance des collectivités locales dans la mise en œuvre des politiques éducatives.
Malgré plusieurs tentatives, comme dans les années 2000 avec les contrats éducatifs locaux de Lionel Jospin ou un peu plus tard avec les projets éducatifs de territoire de Vincent Peillon, les collectivités locales sont trop peu impliquées dans les politiques éducatives. Et pourtant, ce sont bien elles, en lien avec la communauté éducative, et en particulier les associations d’éducation populaire qui peuvent apporter leur valeur ajoutée éducative.
Comment se traduit cette valeur ajoutée ? Par de la concertation, par exemple, lorsqu’il faut repenser l’organisation des cours d’écoles, premier espace public que fréquentent les enfants. L’organisation de cet espace mérite une réflexion de manière à répondre aux attentes de tous ces utilisateurs : enseignant-es, surveillant-es et surtout élèves.
Mais l’intervention éducative des collectivités passe aussi par les apprentissages que permettent les activités périscolaires ou les pauses méridiennes.
Mais l’intervention des collectivités ne doit pas se limiter aux aspects scolaires ou périscolaires. « Un retour au local ne peut se concrétiser que dans une nouvelle répartition des rôles telle que l’État et les collectivités s’engagent à repenser les villes, leur architecture, leur schéma urbain, où les enfants seraient non seulement entendus, mais également écoutés comme des citoyens à part entière, et non entièrement à part » estime l’élue brestoise qui appelle à une réflexion sur la place des enfants dans l’espace public.
A quelques mois des élections municipales, le plaidoyer d’Émilie Kuchel, présidente du réseau français des villes éducatrices peut inspirer les candidat-es qui souhaitent placer leurs communes à hauteur d’enfant.