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Nous, nous parlons d’Europe 

Depuis le mois de mars, Frédérique Bonnard, première candidate bretonne sur la liste menée par Raphaël Glucksmann, sillonne les routes de Bretagne, « en long en large et en travers » à la rencontre des électrices et des électeurs mais aussi des professionnels de l’agroalimentaire, de l’insertion ou de la transition écologique qui, chaque jour, développent leurs activités en bénéficiant des fonds européens. 

L’éco centre de Pleumeur-Bodou

Partout, de Brest à Dinan, en passant par Quimper, Quimperlé, Châteauneuf du Faou, Morlaix, Daoulas, Lannion ou Guingamp… elle a pu mesurer l’envie d’une Europe souveraine, écologique, sociale, humaniste, féministe, juste, démocratique et intègre.


A quelques jours du scrutin, la candidate en 16e position, appelle toutes celles et tous ceux qui veulent réveiller l’Europe à amplifier la mobilisation autour de la candidature de Raphaël Glucksmann.

 

 

Il existe de grandes similitudes entre les valeurs de notre projet et celles auxquelles les Bretonnes et les Bretons adhèrent

PS29 : Près de 900 personnes ont assisté au meeting régional de Raphaël Glucksmann à Brest le 25 mai. T’attendais-tu à un tel succès ? 

Raphael Glucksmann en meeting à Brest le 25 mai

Frédérique Bonnard : Oui, mais pas à ce point-là. On sentait bien, depuis le début de la campagne, la dynamique grandir de notre côté. Dès le meeting de Nantes, le 23 avril, on a bien vu qu’il se passait quelque chose, qu’une espérance était en train de naître. Sur les marchés, dans les réunions publiques ou sur les réseaux sociaux, on percevait bien que notre volonté de réveiller l’Europe correspondait aux attentes des Bretonnes et des Bretons, qui ont toujours été à l’avant-garde de la construction européenne. Comme je l’ai souligné lundi à Quimper il existe de grandes similitudes entre les valeurs de notre projet et celles auxquelles les Bretonnes et les Bretons adhèrent : la justice sociale, la solidarité, la coopération, entre les personnes mais aussi entre les territoires. Ici, nous savons bien qu’il ne faut pas opposer l’urbain au rural, le littoral et le centre. C’est unis que nous pouvons nous développer.

900 personnes à Brest le 25 mai

La veille de notre meeting régional, Jean-Noël Barrot tenait lui aussi une réunion publique à Brest, à la patinoire. Mais alors que Raphaël Glucksmann s’est exprimé devant une salle comble, le ministre de l’Europe n’avait face à lui qu’environ 80 personnes. Signe que le macronisme n’est plus en odeur de sainteté dans notre région

Nous n’avons pas cherché à rejouer le 3e tour de la présidentielle ou des Législatives mais bien à avancer des propositions pour engager une nouvelle étape de la construction européenne.

PS 29 : Comment expliques-tu cette dynamique. 

Frédérique Bonnard : C’est une campagne comme je n’en ai jamais vu, avec de l’énergie, avec du sourire, avec de la générosité.

au marché de Quimperlé

Je crois que l’élément le plus important, c’est la cohérence. La cohérence entre le bilan de notre groupe au parlement européen et le projet que nous portons. La cohérence des combats de Raphaël Glucksmann aussi, en particulier pour la défense des droits de l’Homme et la lutte contre les ingérences extérieures, notamment russes, en Europe. Je crois que ça explique en grande partie l’enthousiasme autour de notre liste.

Et bien sûr la cohérence de notre projet pour une Europe souveraine.

Mais je crois aussi que les électrices et les électeurs nous font confiance parce que nous, nous avons parlé d’Europe. Nous n’avons pas cherché à rejouer le 3e tour de la présidentielle ou des Législatives mais bien à avancer des propositions pour engager une nouvelle étape de la construction européenne. Nous savons où nous voulons aller : renouer avec le projet des pères fondateurs. Notre Europe, c’est celle de Jacques Delors et de Robert Badinter, avec en plus la conscience de l’urgence de la transition écologique.
Et nous avons expliqué comment nous financerons nos projets : en taxant les riches ! Celles et ceux qui ont les moyens d’échapper à l’impôt et qui préfèrent payer des conseillers fiscaux plutôt que participer à l’effort collectif.

L’Europe c’est partout, tout le temps, pour toutes et tous.

PS 29 : Et dans une région aussi européenne que la Bretagne ce discours rencontre naturellement un écho favorable. 

A Cléguérec le 2 juin

Frédérique Bonnard : Absolument. Nous savons ce que nous devons à l’Europe mais nous savons aussi ce que l’Europe nous doit. Elle nous doit la base de l’île longue et ses sous-marins qui assurent sa dissuasion nucléaire, elle nous doit 60% de la recherche marine qui prépare l’avenir des océans, elle nous doit le contenu de nos assiettes puisque nous avons une agriculture et une pêche parmi les plus écologiques et les plus performantes.
Le sort de notre région est intimement lié à celui de l’Europe. Il n’y a pas d’avenir de la Bretagne sans l’Europe mais il n’y a pas non plus d’avenir de l’Europe sans la Bretagne.
L’Europe c’est partout, tout le temps, pour toutes et tous. Je pense notamment aux agriculteurs que j’ai rencontrés et qui veulent réformer la PAC pour qu’elle soit plus juste et plus écologique. Mais je pense aussi à cette mère solo qui peut travailler grâce à une crèche aux horaires atypiques financée par l’Europe.  Ou à ces demandeurs d’emploi en reconversion professionnelle grâce au Fond Social Européen (FSE). Ou à tous ces élu-es qui savent qu’ils peuvent compter sur les politiques de cohésion pour aménager des pistes cyclables ou rénover leurs écoles.

Il ne manque que quelques sièges pour que notre groupe soit en tête dimanche soir.

PS 29 : Quel est pour toi l’enjeu du scrutin de dimanche ? 

Raphael Glucksmann à Brest le 25 mai

Frédérique Bonnard : Changer la majorité au parlement européen. Il faut par conséquent prendre un peu de recul, ou plutôt de hauteur, et considérer, non pas les 81 sièges français, mais les 720 du parlement européen. Or que constate-t-on ? Que la première place se joue entre le groupe des conservateurs (PPE) et celui des sociaux-démocrates (PSE). Ni le RN, ni Renew ne joueront un rôle déterminant dans le prochain mandat. En revanche, il ne manque que quelques sièges pour que notre groupe soit en tête dimanche soir. A peine deux par pays. Et là, tout peut changer puisque la présidence de la commission reviendra à la principale force du parlement, donc, si nous arrivons en tête, à notre spitzenkandidat Nicolas Schmit. Or, dans le système institutionnel européen, l’initiative parlementaire revient à la seule commission. On peut le déplorer et ça fait partie des réformes que nous voulons entreprendre pour renforcer les prérogatives du parlement, mais aujourd’hui, si on veut vraiment faire progresser l’Europe sociale, l’Europe qui protège, l’Europe souveraine, ça passe par la commission.

C’est à nous, sociaux-démocrates, de reconstruire les digues qui ont été abimées.

Sur le marché de Châteauneuf-du-Faou

PS 29 : Il y a aussi l’enjeu de la lutte contre l’extrême-droite.
Frédérique Bonnard : Bien sûr. Dans cette campagne, j’espère que nous avons réussi à convaincre une partie des électrices et des électeurs, souvent jeunes, que le vote en faveur de Jordan Bardella est une impasse. Sur les marchés, en porte à porte ou dans les réunions publiques nous avons croisé des jeunes qui nous ont annoncé qu’ils s’apprêtaient à voter pour Jordan Bardella. Même en Bretagne, ce qui en dit long sur la dédiabolisation du RN ! Emmanuel Macron porte une lourde responsabilité dans ce phénomène, lui qui s’est fait élire à deux reprises en nous promettant de réduire l’influence de l’extrême-droite. Son barrage est devenu un marchepied et c’est à nous, sociaux-démocrates, de reconstruire les digues qui ont été abimées.

Comme nous l’a fait remarquer Jean-Pierre Thomin, en breton, Bardella ça signifie bonimenteur. Le tiktokeur du vide mis à nu par la sagesse bretonne.  Car c’est bien ce que fait l’extrême-droite dans cette campagne, mais aussi au parlement européen puisque durant ce mandat, Jordan Bardella, qui était membre de la commission des pétitions, n’a présenté que 21 amendements ! Ce sont des bonimenteurs, des patriotes de pacotille qui maîtrisent parfaitement leur communication mais qui, lorsqu’on gratte un peu le vernis, restent des nationalistes xénophobes qui n’ont jamais accepté le principe de la construction européenne.  Ce sont les mêmes qui, il y a quelques années, soutenaient le Brexit et faisaient la promotion de Vladimir Poutine. Nous, la gauche de gouvernement, la gauche des territoires, la gauche qui agit, nous avons montré que nous étions le meilleur rempart contre cette extrême-droite.

Mais ce que nous vivons ici, en France, n’est qu’un aspect d’un phénomène bien plus important à l’échelle mondiale : la poussée de forces nationalistes, le retour des impérialistes, qui forment « l’internationale des dingues », de Trump à Nétanyahou en passant par Poutine ou Javier Milei. Nous sommes engagés dans une guerre culturelle qui menace nos démocraties. D’où l’urgence, pour l’Europe de se réveiller, de relever la tête, de reprendre en main son destin. Nous devons arrêter d’être naïfs et nous donner les moyens de nous affirmer car on ne s’engage pas dans un duel au couteau avec une petite cuillère. Nous devons nous faire respecter et nous défendre. Non pas pour devenir, à notre tour des impérialistes, mais pour montrer qu’il existe une autre voie, basée sur la coopération, la démocratie et le droit international.

Nous pouvons sortir l’Union Européenne de sa torpeur.

PS 29 : Dans les dernières heures de campagne, quel message veux-tu faire passer ? 

Yes we can !

Frédérique Bonnard : Nous pouvons le faire. Yes we can ! Nous pouvons changer le cours de l’histoire. Nous pouvons sortir l’Union Européenne de sa torpeur. Nous pouvons renouer avec le projet européen initial de paix, de prospérité et de démocratie. Et nous sommes les seuls à pouvoir le faire. Les Libéraux, aveuglés par leur dogme de la main invisible du marché, ne le peuvent pas. Les Nationalistes, obnubilés par leur idéologie étriquée, ne le veulent pas.

Nous, la gauche responsable, la gauche des territoires, nous pouvons combiner la réindustrialisation du continent avec la justice climatique, la justice sociale et la justice fiscale. C’est ce que les gens attendent, particulièrement en Bretagne, et c’est ce que nous allons faire !

Nous allons réveiller l’Europe !

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