« Du projet partagé au contrat qui engage. Ce ne sont pas que des mots, c’est une éthique de la responsabilité, de l’efficacité et de la maturité. »
Face à un « mur d’investissement » estimé à 11 milliards d’euros supplémentaires par an d’ici 2030 pour tenir la trajectoire des Accords de Paris, les collectivités locales sont en première ligne pour répondre à l’urgence climatique mais aussi sociale rappelle Frédérique Bonnard, coprésidente de la commission « Alliance des territoires » de France urbaine, dans une interview publiée sur le site de l’association. Elle rappelle avec force que l’avenir passe par une nouvelle forme de contractualisation entre l’État et les territoires, basée sur la confiance, la visibilité financière et la solidarité.
Ce modèle repose sur quatre piliers : la pluriannualité des engagements, la prévisibilité des ressources, le soutien à l’autofinancement local, et l’articulation avec les financements européens. Tous visent un objectif commun : permettre aux grandes villes, agglomérations et métropoles, qui concentrent population, emplois, PIB, mais aussi précarité et émissions de gaz à effet de serre, de jouer pleinement leur rôle dans la transition écologique.
Mais cette transition ne saurait être l’affaire des seuls pôles urbains. Pour Frédérique Bonnard, l’« Alliance des territoires » est plus qu’un slogan : c’est une exigence politique. Elle appelle à rompre avec les logiques de mise en concurrence par appels à projets, qui fragmentent les efforts et creusent les inégalités. À l’inverse, il faut encourager les coopérations interterritoriales, reconnaître les complémentarités, soutenir l’intercommunalité, et renforcer les liens entre zones urbaines et rurales.
Il en va non seulement de l’efficacité de l’action publique, mais aussi de la cohésion sociale et territoriale du pays. Sans cela, ni la transition écologique ni la justice sociale ne pourront aboutir.
Lire l’interview de Frédérique Bonnard sur le site de France Urbaine