« La reconnaissance de l’État de Palestine par la France n’est plus une option diplomatique parmi d’autres. Elle est un impératif moral, une nécessité politique, une exigence stratégique ». Dans une tribune commune, publiée dans Le Monde le 15 mai, des dirigeants politiques, associatifs et syndicaux, (*) exhortent Emmanuel Macron à mettre enfin ses actes en conformité avec ses déclarations pour que la France rejoigne les 148 membres de l’ONU (sur 193) qui ont déjà reconnu l’État de Palestine. Il suffit d’appliquer la résolution adoptée par le parlement en 2014.
Reconnaître l’État de Palestine n’est pas un acte contre Israël, mais une démarche pour la paix, la justice et la stabilité. C’est affirmer que les droits du peuple palestinien sont indissociables de la sécurité d’Israël. Le statu quo actuel, fait d’occupation, de colonisation et de violences, mène à une impasse.
Pour les signataires de la tribune, cette reconnaissance est d’autant plus urgente que la situation sanitaire à Gaza est catastrophique et que le développement de la colonisation rend chaque jour plus compliquée la viabilité de l’État de Palestine.
L’ONU elle-même tire la sonnette d’alarme : selon Antonio Guterres, la solution à deux États est « proche du point de non-retour ».
En juin, une conférence internationale co organisée par la France et l’Arabie Saoudite va se tenir. Emmanuel Macron doit saisir cette opportunité pour annoncer que la France reconnaît enfin l’État de Palestine. Ne pas le faire, c’est risquer de perdre toute autorité morale dans un monde où les violations du droit doivent être condamnées partout – en Ukraine comme en Palestine.
(*) Premier-es signataires : Arié Alimi, avocat et vice-président de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) ; Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT ; Eric Coquerel, député (LFI) de la Seine-Saint-Denis, président de la commission des finances ; Olivier Faure, premier secrétaire du PS ; Fabien Gay, sénateur (PCF) de la Seine-Saint-Denis et directeur de « L’Humanité » ; Abdessalam Kleiche, coprésident de la plateforme Voices and Bridges for Peace, coresponsable de la commission paix et désarmement chez Les Ecologistes ; Vincent Lemire, historien spécialiste d’Israël et de la Palestine, maître de conférences à l’université Gustave-Eiffel ; Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT ; Raymonde Poncet-Monge, sénatrice (Les Ecologistes) du Rhône, vice-présidente du groupe interparlementaire d’amitié France-Palestine ; Evelyne Sire-Marin, vice-présidente de la LDH ; Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes.
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