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L’Économie sociale et solidaire, la norme de demain ?

Jérôme Saddier le 28 février à la PAM, à Brest

L’Économie sociale et solidaire (ESS) représente-t-elle une alternative au système capitaliste ? Est-elle vouée à s’imposer comme le nouveau modèle économique ? Ou risque-t-elle, au contraire, d’être victime d’une forme de backslash avec le développement d’un capitalisme toujours plus agressif ? Et face à cette menace, quelle attitude doivent adopter les acteurs de l’économie sociale et solidaire ?

C’est notamment autour de ces questions que Jérôme Saddier, président de ESS France est intervenu le 28 février à la PAM, à Brest, à l’invitation de Michel Jézéquel, président de la chambre régionale de l’ESS Bretagne. « Ce nouveau tiers-lieu est ouvert depuis le 6 janvier » a précisé Sophie Caradec. « Nous nous sommes installés dans les anciens locaux de la PAM (Papèterie Armoricaine de Morlaix). Nous prolongeons la mission de cette institution puisqu’une imprimerie, c’est avant tout un lieu de diffusion des idées et de débats ».  Jérôme Saddier fut donc le premier à essuyer les plâtres.

Dans son livre « Pour une économie de la réconciliation, faire de l’ESS la norme de l’économie de demain » aux Éditions « Les petits matins », Jérôme Saddier rappelle que l’économie sociale et solidaire apporte une contribution majeure à la cohésion sociale du pays. « La France ne serait pas tout à fait la même sans ses Mutuelles, ses coopératives ou ses associations ».

Elle est d’autant plus essentielle qu’elle représente un autre modèle économique à un moment où les limites sociales et environnementales du capitalisme éclatent au grand jour.

Pour Jérôme Saddier, les entreprises de l’économie sociale et solidaire doivent mettre en avant leurs spécificités dans un contexte de forte demande de régulation mais aussi de sens. « Car l’ESS peut se définir comme une forme d’autorégulation de l’économie ». Or, parce que ses contours peuvent parfois paraître flous, parce que ses dirigeants ne tiennent pas spontanément à mettre en avant leurs spécificités, leurs valeurs, ou la solidité de leur modèle, l’ESS n’est pas encore suffisamment mise sur le devant de la scène économique. « Nous, un de nos défauts, c’est d’être trop timides. Nous n’expliquons pas assez ce que nous faisons » a reconnu Jérôme Saddier.

L’ESS trouve son origine dans la pensée solidariste de Léon Bourgeois, qui a la fin du 19e siècle, a développé l’idée selon laquelle tout individu contracte une dette sociale vis-à-vis de la société. Tous les acteurs économiques ont une responsabilité sociale, environnementale mais aussi territoriale.

Ensuite, le modèle économique actuel ne permet pas de répondre aux injonctions contradictoires auxquelles les entreprises sont confrontées. Elles doivent être, en même temps, performantes, bienveillantes pour leurs salariés, attractives, transparentes, solidaires de leur territoire, et soucieuses de leur impact environnemental. Et en plus correspondre aux attentes de leurs actionnaires parce qu’aujourd’hui, ce sont ceux qui possèdent le capital qui détiennent le pouvoir.

L’ESS permet également de relever l’enjeu de la citoyenneté économique. Les salariés constituent une force de participation aux décisions. Les entreprises de l’économie sociale et solidaire encouragent les logiques de coopération et d’apprentissage des responsabilités.

La logique voudrait que l’économie sociale et solidaire se développe. Notamment, parce qu’elle répond aux attentes des salariés qui souhaitent donner du sens à leur travail, mais aussi à celles des consommateurs et parce qu’elle promeut une gouvernance démocratique. Cependant, même si le capitalisme traverse une crise, il n’est écrit nulle part qu’il la surmontera en adoptant des comportements plus vertueux. Il peut, au contraire, suivre une pente autoritaire et très bien s’accommoder de dictatures.

L’ESS reste fragile. Des pans entiers d’activités exercées par des entreprises de l’économie sociale et solidaire, dans le champ, par exemple, de l’économie circulaire, peuvent, en fonction de la législation, devenir un marché pour des entreprises classiques qui n’auront aucun scrupule à se concurrencer, pour peu qu’elles trouvent des bénéfices à réaliser.

« Aujourd’hui, l’économie sociale et solidaire n’est pas menacée. Elle a les capacités pour croître. Mais elle peut aussi rester marginale » a prévenu Jérôme Saddier. Il reste donc, à celles et ceux qui croient en ce modèle économique, et en premier lieu, les acteurs et les actrices de l’ESS, à expliquer ses spécificités pour l’aider à se développer.

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