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Retraites, IVG, grand âge : les Socialistes à l’offensive.  

Mélanie Thomin, députée du Finistère

Retraites, droits des femmes, grand âge et autonomie : après la niche parlementaire du groupe socialiste et l’inscription de l’IVG dans la constitution et avant la réunion publique sur le grand âge qu’elle animera avec Jérôme Guedj le 21 mars à Loperhet, Mélanie Thomin fait le point sur les grands dossiers de ce début d’année.

PS29 : Le 29 février à l’occasion de sa niche parlementaire, le groupe socialiste a pu présenter 5 propositions de loi qui ont toutes été adoptée (*) Cependant, faute de temps, la proposition que tu défendais pour le versement des pensions dès le premier jour de la retraite n’a pas pu être examinée. Que devient ce texte ? 

 En savoir plus sur les PPL de la niche parlementaire du 29 février 

Mélanie Thomin : Cette PPL (On utilise l’acronyme PPL pour désigner une Proposition de Loi pour faire la différence avec un PJL Projet de Loi. La PPL est d’origine parlementaire tandis que le PJL est d’origine gouvernementale NDLR) concerne 35 000 personnes en rupture de ressources au moment de prendre leur retraite. Elles doivent recourir à leur épargne et sont souvent obligées de contracter des prêts ou de faire appel à la solidarité familiale. Que la proposition de loi n’ait pas pu être examinée ne change rien aux difficultés que rencontrent ces retraités. L’inscription de ma PPL a eu le mérite d’attirer l’attention des plusieurs médias qui ont abordé ce sujet. Dès qu’une occasion se présentera nous redéposerons cette PPL.

 Dès qu’une occasion se présentera nous redéposerons cette PPL.

Ma proposition de loi a été examinée en commission des affaires sociales quelques jours avant la niche du 29 février. Le débat a donc eu lieu et on a pu se rendre compte, à cette occasion, que le groupe Renaissance, représenté par Didier Le Gac, s’est fermement opposé au dispositif que je propose de mettre en place.

Les retards dans le versement des pensions n’est qu’un des dysfonctionnements dans la mise en œuvre de la réforme des retraites qui n’est toujours pas effective pour un certain nombre de métiers.

Par exemple, pour les pensions agricoles, le travail est toujours en cours et nous avons de bonnes raisons d’être inquiets.

Avec d’autres parlementaires j’ai adressé des courriers au ministre de l’intérieur pour lui rappeler que la bonification des trimestres de retraite pour les sapeurs-pompiers volontaires n’est toujours pas mise en œuvre, c’est-à-dire que le décret n’a toujours pas été publié, alors que la réforme des retraites a été votée l’année dernière et qu’elle a été promulguée en avril 2023.

Pareil pour la reconnaissance des TUC (Travaux d’utilité collective) dans le décompte des trimestres pour la retraite. Malgré un accord trouvé l’année dernière, le décret n’est toujours pas paru. Mais, au groupe socialiste, on ne lâche pas l’affaire, on persévère. C’est un combat au long cours qu’on mène avec l’ensemble de la gauche au sein du parlement.

PS29 : Tu as participé à un moment historique le 4 mars au Congrès, à Versailles. Quels commentaires t’inspire la constitutionnalisation de l’IVG ?

Mélanie Thomin : C’est l’aboutissement d’un combat parlementaire, à l’Assemblée et au Sénat. C’est évidemment une immense victoire.

C’est aussi l’aboutissement d’un long travail pour toutes les militantes qui ont porté ce sujet depuis de nombreuses années au sein de la société française. Il y a d’abord eu celles qui ont mené ce travail de conviction sur le terrain, et puis après, il y a eu les parlementaires qui ont mené cette bagarre. Et évidemment les parlementaires socialistes ont pris toute leur place dans ce travail collectif, transpartisan, qui a été mené pour inscrire le droit à l’IVG dans la constitution.

Ce vote nous engage aujourd’hui à une réflexion plus globale sur la mise en œuvre du droit des femmes dans notre pays en matière de santé

C’est une reconnaissance pour toutes celles qui se sont battus avant nous. Une reconnaissance- on l’a beaucoup dit- aussi pour toutes les femmes dans le monde qui, aujourd’hui, voient leurs droits limités en la matière, notamment les Américaines qui pouvaient croire que ce droit était acquis pour elles. Donc, on pense évidemment beaucoup à elles et à toutes celles qui vivent dans les régimes du monde où les droits des femmes sont restreints aujourd’hui, notamment quand l’extrême droite arrive au pouvoir.

Et puis, il y a un deuxième élément et nous avons d’ailleurs interpellé le premier ministre Gabriel Attal au congrès. Évidemment, ce vote nous engage aujourd’hui à une réflexion plus globale sur la mise en œuvre du droit des femmes dans notre pays en matière de santé, en matière de protection et en matière de prévention.

Donc cela suppose évidemment des moyens plus importants au sein de nos hôpitaux publics parce qu’on sait que les fragilités sont réelles en termes de prévention et d’accès aux soins pour les femmes dans notre pays quand on ferme un certain nombre de services, quand on ferme un certain nombre d’accès aux droits pour les femmes, quand il manque des gynécologues, quand il manque des sage-femmes, quand les moyens pour le planning familial sont restreints.

Quand le conseil départemental du Finistère réduit les crédits pour les Lieux d’accueil parents enfants (LAEP), ce n’est pas un bon signal

Je pense aussi à l’éducation des jeunes parents. Quand le conseil départemental du Finistère réduit les crédits pour les Lieux d’accueil parents enfants (LAEP), ce n’est pas un bon signal si on veut les accompagner durablement dans les politiques familiales.

Donc, c’est une réflexion globale qui mérite qu’on mette aussi les moyens budgétaires là où il faut les mettre si on veut accompagner durablement les femmes, à la fois dans l’accès aux soins et dans une politique de prévention qui est fondamentale pour que les jeunes femmes, les jeunes filles puissent avoir des parcours de vie en adéquation avec leur projet de vie.

PS29 : Il sera aussi question de santé le 21 mars à 18h30, salle Le Trimaran, à Loperhet pour la réunion publique sur le grand âge que tu organises avec Jérôme Guedj. 

Mélanie Thomin : Tout à fait. Le premier point à souligner c’est qu’il s’agit d’une réunion publique parce qu’on veut d’abord mettre les citoyens au cœur de nos réflexions parlementaires. C’est une véritable nécessité, dans le contexte actuel, qu’on puisse faire le lien entre les attentes des citoyens, mais aussi des élus locaux, parce qu’on sait que, sur la question du grand âge, ce sont nos maires, en particulier de nos communes rurales et périurbaines qui sont en première ligne. On sait qu’ils se sont mobilisés autour de leur collectif « des maires en résistance » C’est un vrai sujet de préoccupation à l’échelon des communes.

On veut d’abord mettre les citoyens au cœur de nos réflexions parlementaires.

Organiser cette réunion, dans le pays de Daoulas, et en l’occurrence, à Loperhet c’est aussi une opportunité de pouvoir donner la parole aux citoyens, qu’ils soient professionnels de santé ou aidants.

C’est un vrai sujet qui concerne tous les échelons de notre société, et on voulait mettre en lumière cette question avec Jérôme Guedj, qui est l’expert de ces questions, à l’Assemblée Nationale.

Nous sommes dans un vrai débat de fond aujourd’hui entre le parlement et le gouvernement sur cette question.

Elisabeth Borne nous avait promis une loi grand âge pour l’année 2024. Ça faisait partie de ces grands engagements dans les derniers temps où nous avons pu débattre avec elle à l’assemblée nationale.

Quand Gabriel Attal a prononcé son discours de politique générale, ou quand le président de république a fait son discours de rentrée, la loi grand âge avait disparu des radars.

C’est pourquoi Jérôme a pris l’initiative d’engager un tour de France du grand âge. Nous sommes convaincus qu’il est plus que nécessaire de partir au combat pour faire entendre les besoins des territoires en la matière. Il nous semble que c’est de la responsabilité de l’Assemblée Nationale de faire pression sur le gouvernement pour qu’il inscrive enfin ce sujet à l’ordre du jour du parlement.

Le 21 mars à Loperhet nous allons rendre compte de ces négociations et faire un point d’étape des initiatives parlementaires. Jérôme Guedj est porteur d’une proposition loi grand âge, clé en main. Pour l’instant, le gouvernement a refusé de travailler avec nous sur cette question. Mais dès qu’il en a l’occasion, notamment pendant le débat sur le PLFSS (Projet de loi de finance de la sécurité sociale) Jérôme Guedj propose des amendements.

Nous aurons besoin de la mobilisation de toutes celles et tous ceux qui, comme nous, considèrent que la question du grand âge et de l’autonomie est un sujet prioritaire pour les années qui viennent.

 

L’enjeu, c’est évidemment de faire comprendre qu’il faut faire preuve de plus d’ambition que la loi « bien vieillir ». Sur ce dossier il existe de fortes connexions avec le collectif transpartisan des « maires en résistance » qui regroupe des élu-es de tous les horizons politiques, dans le Finistère et les Côtes d’Armor en particulier mais aussi de toute la Bretagne.  L’enjeu est de refonder notre politique pour le grand âge. Et pour y parvenir, nous aurons besoin de la mobilisation de toutes celles et tous ceux qui, comme nous, considèrent que la question du grand âge et de l’autonomie est un sujet prioritaire pour les années qui viennent.

(*) Celle de Valérie Rabault sur les stocks de médicaments pour éviter les pénuries ; celle de Christine Pires Beaune sur les frais bancaires sur succession ; celle d’Élie Califer qui reconnaît la responsabilité de l’État dans le scandale du chlordécone ; celle de Claudia Rouaux qui renforce la protection des mineurs et l’honorabilité dans le sport et celle de Philippe Brun qui protège EDF d’un démembrement et réduit les factures pour les TPE de moins de dix salariés.

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