« En trois ans, ce plan a permis de réduire de 18 000 à 14 800 le nombre d’allocataires, soit plus de 3 000 personnes qui vivent désormais de leur travail. »
C’est par cette affirmation que le Conseil départemental du Finistère entend défendre sa politique de contrôle renforcé des bénéficiaires du RSA. Une déclaration qui, à y regarder de plus près, tient plus du storytelling politique que de la rigueur statistique.
Dans un post publié sur son blog, Michel Abhervé, spécialiste des politiques d’insertion, dénonce une communication peu conforme à la réalité des chiffres officiels.
Le Conseil départemental avance fièrement une baisse de plus de 3 000 allocataires entre 2021 et 2024. Or, les chiffres officiels de la DREES démentent cette présentation : on passe de 17 210 à 14 960 bénéficiaires, soit 2 250 de moins – et non 3 200. Pire encore : rien ne permet d’affirmer que les personnes sorties du dispositif ont toutes retrouvé un emploi. En 2024, le Conseil départemental reconnaît lui-même avoir radié 774 allocataires après contrôle. La CGT, elle, évoque 914 radiations.
La défense du Conseil départemental s’appuie sur une rhétorique équilibriste : « droits et devoirs », « accompagnement vers l’emploi », « sanctions contre la fraude ». Pourtant, c’est bien l’aspect répressif de cette politique qui semble primer et il serait souhaitable qu’au moins, les arguments avancés reposent sur des données exactes.
Lire la note de Michel Abhervé