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Diwall ! 

Diwall, en breton, signifie attention. C’est à la fois une marque de masques, dont l’usine est basée à Ploudaniel, mais c’est aussi le cri d’alarme que lance Christophe Clergeau, lorsqu’il évoque la souveraineté sanitaire de la France et de l’Europe.

L’eurodéputé socialiste était, le 29 septembre dans le nord Finistère, accompagné d’élu.es du pays de Brest, pour échanger avec Joël Gourmelon, dirigeant de cette société qui a commencé son activité en 2020 et a arrêté de produire des masques en août 2022.

Auteur d’un rapport sur la souveraineté sanitaire de l’Europe, lorsqu’il siégeait au comité européen des régions, Christophe Clergeau voulait rencontrer un des acteurs qui, au plus fort de la pandémie de covid, a été capable de répondre, rapidement et efficacement, à la demande de masques. La question n’est pas de savoir s’il y aura d’autres catastrophes sanitaires mais quand ? Et surtout, d’anticiper la capacité de l’Europe à protéger ses citoyens.

Cette rencontre peut se résumer ainsi : nous avons des stocks, mais leur durée de vie est limitée. Et sans décision politique forte, la France risque de perdre sa capacité de production, avec tous les risques que cela implique en cas de nouvelle crise sanitaire.

Des stocks stratégiques jusqu’en 2025

Les stocks stratégiques permettent d’être sereins : en cas de pandémie, la population pourra se protéger. Mais jusqu’en 2024, 2025 seulement. Car la durée de vie des masques est comprise entre 2 et 5 ans.

« Lorsque la crise de la covid a commencé, nous avons acquis une machine pour produire des masques » a expliqué Joël Gourmelon, à la tête d’un groupe de 120 salariés. Au plus fort de la crise, une dizaine de personnes travaillaient sur cette chaîne de production qui a fonctionné jusqu’en août 2022. L’arrêt du port du masque dans les transports en commun a drastiquement fait chuter la consommation et donc la production.

« Aujourd’hui, nous avons un stock d’un million de masques et notre machine est à l’arrêt, dans un local sécurisé ».

Joël Gourmelon pourrait relancer la production. Il a un projet, en lien avec des associations d’insertion, pour former des salariés. Mais les prix sur le marché mondial sont trop faibles à cause de la surproduction chinoise. « On pourrait acquérir une machine pour produire en plus grande quantité et baisser les prix mais nous devrions investir un million d’euros. Or, on ne peut pas prendre le risque de réaliser un tel investissement sans garanties de pouvoir ensuite vendre les masques, d’autant que nous tenons à produire des masques de qualité. »

Comment conserver notre capacité de production

 
« Aujourd’hui, nous avons une question de gouvernance de la commande publique » a précisé Christophe Clergeau. Face aux prix proposés par la Chine, les producteurs locaux ne peuvent pas s’aligner. Cependant, des clauses spécifiques permettent, en particulier pour les hôpitaux, de se fournir en Europe. Même sans épidémie, il existe une demande de masques, dans les secteurs de la santé, bien sûr, mais aussi dans l’agroalimentaire ou la défense.

« Il y a un problème de pilotage de la puissance publique. On peut juridiquement acheter des masques en Europe puisque c’est un produit sensible mais le guide mis en place par le ministère est peu utilisé. »

Pour le député européen, il ne faut tout de même pas critiquer la France qui a eu la volonté de sourcer au niveau national et a publié un guide d’achats. « Mais on est encore loin des Hollandais qui subventionnent une capacité industrielle non occupée. Ils font en sorte que les machines soient opérationnelles afin de pouvoir produire le jour où il y aura une crise ou un besoin plus fort. »

Cependant, il y a une question sur la politique d’achats. « Il n’y a pas de relation entre la manière de piloter les marchés publics et la vision d’un tissu d’entreprises qu’il faudrait préserver ».

De même l’Europe s’est dotée de l’agence HERA (Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire) qui doit anticiper les besoins et les capacités de production.

 

Aujourd’hui, l’entreprise de Joël Gourmelon dispose encore d’une machine et du savoir-faire pour produire des masques. Mais pour combien de temps ? Elle ne pourra pas éternellement immobiliser un local pour conserver une machine qui ne fonctionne pas.

La balle est dans le camp de l’État qui doit rapidement prendre des mesures pour ne pas se trouver dépourvu lorsque de nouveaux virus feront leur apparition.

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