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Pour une Europe qui reprend en main son destin

L’association Breizh Europe Finistère a été créée à la suite du Brexit pour éviter que de nouvelles catastrophes de ce genre se reproduisent. En coopération avec l’Université de Bretagne occidentale et la Maison Familiale et rurale (MFR) de Plabennec Ploudaniel, elle a convié, le 2 avril, les représentant-es des principales listes aux Européennes à exposer leurs projets et à répondre aux questions des étudiant-es et de jeunes salarié-es en alternance sur la place de l’Europe dans le monde, la transition écologique et l’Europe de la jeunesse, notamment.

Un débat apaisé

L’extrême-droite, comme pour les débats nationaux, était absente. Le RN s’est décommandé quelques heures avant la réunion tandis que Reconquête n’a tout simplement pas répondu à l’invitation. A croire que l’évitement du débat contradictoire est une stratégie de campagne pour éviter de répondre à des questions sur l’absentéisme des parlementaires sortants, les relation du RN avec la Russie ou les contradictions flagrantes entre les discours tenus en France et les votes au parlement européen.

C’est donc un débat plutôt apaisé qu’ont pu suivre environ 200 personnes à la fac des lettres de Brest entre Pierre Yves Cadalen, (LFI) Taran Marec (PC) Frédérique Bonnard (PS-PP) Nolwenn Henry (EELV), Lydie Massard (UDB), Pierre Karleskind (Renew) Pierre Garrec (LR).

Un débat apaisé mais qui a tout de même permis de souligner les divergences entre les diverses sensibilités de gauche représentées.

On va réveiller l’Europe

« Le sens de mon engagement : porter l’Europe du bas vers haut, faire coexister une Europe des territoires et une Europe souveraine qui reprend en main son destin. Une Europe qui soit, à la fois, dans le monde, le phare des droits humains, de la bifurcation écologique et du progrès social » a résumé Frédérique Bonnard.

« Dans les crises qu’on nomme transitions, seules les coopérations vont pouvoir nous sortir du mauvais pas dans lequel nous sommes aujourd’hui. On ne va plus fermer les yeux devant le plus grand défi politique de notre temps, on va réveiller l’Europe » a annoncé la candidate.

Car pour la liste menée par Raphaël Glucksmann, l’enjeu du scrutin du 9 juin est bien européen, et non national, contrairement à ce que laissent entendre les représentants des listes LFI ou PC.

Pour Frédérique Bonnard, l’enjeu de cette élection est bien « d’achever la construction de l’Union Européenne ». Pour cela, il faut qu’elle redevienne une puissance souveraine et mette fin au chaos néo-libéral. « Il faut retrouver à l’intérieur de l’Europe des politiques publiques favorables à deux priorités : la bifurcation écologique et la justice sociale. Sans justice sociale, il n’y a plus de politique, c’est la guerre. En effet, les ressources sont en train de fondre. L’accès à l’eau, l’accès à l’énergie, l’accès à la nourriture, l’accès à un environnement sain, à un logement digne, à des transports abordables se réduit. Seuls les plus forts ont accès à ces ressources qui se réduisent. Ça, c’est l’Europe du tous contre tous. Il faut au contraire rétablir une égalité, faire en sorte que l’argent aille au vivant et aux gens et pas aux multinationales ».

Stop à l’internationale des dingues !

« L’Europe doit dire stop à l’internationale des dingues ! » a insisté Frédérique Bonnard  « Entre Vladimir Poutine, Narendra Modi, Xi Jinping, Donald Trump et maintenant Javier Milei, il faut arrêter d’être naïfs et il faut vraiment que l’Europe se dote d’une capacité à ne plus être dans les mains des « démocratures » et des dictateurs de tout poil qui, en fait, nous prennent en otages, parce que c’est eux qui nous fournissent notre énergie, c’est eux qui nous fournissent tous les composants nécessaires à la vie industrielle. C’est eux qui nous fournissent les médicaments, c’est eux qui sont responsables de notre défense, notamment dans le cadre de l’OTAN avec les États-Unis. Il faut vraiment revenir à une Europe souveraine qui est capable d’organiser sa défense. Jean Jaurès disait : « l’organisation de la défense nationale, et l’organisation de la paix internationale sont solidaires ». »

Et c’est sans doute le point de clivage le plus net entre les différentes listes de gauche.

On ne peut pas avoir une paix internationale si on n’a pas une défense efficace.

« Raphaël Glucksmann est certainement le plus crédible sur le sujet » a plaidé la candidate socialiste. « La guerre contre l’Ukraine, c’est une guerre contre les démocraties. Si l’Ukraine perd, l’occident perd. Donc, c’est notre ligne de front, c’est notre ligne de défense et nous devons nous mettre en ordre de marche pour pouvoir répondre à cette agression. »

La négociation avec Poutine, que certains appellent de leurs vœux, a déjà eu lieu lorsque l’Ukraine, 3e puissance nucléaire, s’est entièrement désarmée. Et pourtant elle a été attaquée a rappelé Frédérique Bonnard.

Pour un vrai patriotisme européen

Pour la candidate « il faut faire en sorte d’avoir un vrai budget européen de la défense, une programmation qui va venir financer l’industrie de défense européenne, transformer ce fonds européen de défense en fonds d’investissements, parce qu’on a besoin d’argent privé.

On a besoin aussi de créer un poste de commissaire européen pour la défense et la sécurité, et le parlement va devoir créer, non pas une sous-commission, mais une commission à part entière pour pouvoir traiter à la fois ces questions industrielles et ces questions géopolitiques, parce qu’en fait, ce qu’il nous faut, c’est créer un vrai patriotisme européen. »

La politique commune des pêches doit être absolument révisée

Après les menaces géostratégiques, la bifurcation écologique est l’autre grand défi que va devoir relever l’Europe. Et l’alternative ne peut pas être entre la préservation de la nature ou celle des humains. « Bien sûr qu’il faut sauver à la fois la planète et les humains. Parce que ça fonctionne ensemble » a expliqué la candidate, appuyant sa démonstration sur l’exemple de la pêche. « La politique commune des pêches doit être absolument révisée parce qu’elle considère aujourd’hui essentiellement la gestion de la ressource. Mais aujourd’hui, au nom de la gestion de la ressource, la pêche côtière du sud-Finistère est menacée dans son existence même. Or, cette filière est essentielle pour le pays bigouden.

« Nous proposons de restaurer l’écosystème et de faire prendre conscience à l’Union européenne que la pêche artisanale bretonne est la seule qui puisse préserver la ressource tout en créant de la valeur et des emplois, directs et indirects. L’argent européen, et la politique européenne, doivent accompagner ces développements territoriaux qui sont tous uniques parce qu’ils sont tous adaptés à leur environnement.

Il en va de même pour la politique agricole commune qui, aujourd’hui, contribue à dégrader l’environnement et à précariser les agriculteurs. Elle a nourri la spéculation et la financiarisation. « Nous proposons que la politique agricole devienne une politique agricole et d’alimentation. Quand on s’organise pour produire de la nourriture et quand on paye équitablement les agriculteurs, quand on paye ce qui a une valeur ajoutée économique, sociale et écologique, on fait en sorte que les territoires vivent bien »

Sur ce sujet les listes de gauche peuvent se retrouver, estime Frédérique Bonnard. « En fait, la crise agricole est un symptôme emblématique de la domination de l’idéologie du libre-échange. C’est pourquoi la PAC doit être totalement refondée pour garantir la souveraineté alimentaire de l’Europe et faire cesser les spéculations, notamment en permettant la reconstitution de stocks stratégiques ».

La candidate de la gauche efficace

« Nous, nous sommes la gauche efficace. La gauche qui sait comment protéger les droits déjà acquis et qui sait comment en acquérir de nouveaux » a résumé la candidate finistérienne. « Notre schpizenkandidat, Nicolas Schmit, candidat de la gauche pour la présidence de la commission européenne, porteur de la directive pour les travailleurs des plateformes, a déclaré : « il n’y a pas de réponse plus efficace à l’extrême-droite qu’une percée sociale ». Tout est dit. L’enjeu du 9 juin, c’est de permettre à la gauche humaniste, la gauche progressiste, la gauche efficace, la gauche ancrée sur les territoires de devenir majoritaire au parlement pour faire de la justice sociale et la justice climatique la nouvelle boussole de l’Union européenne. »

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