Pour Nathalie Rolland-Vannini, secrétaire de la section de Quimper, le Socialisme, c’est avant tout le partage des richesses.
Depuis l’enfance, je suis sensible aux inégalités sociales.
Comment es-tu devenue socialiste ?
J’ai toujours baigné dans la politique, à gauche. Mes grands-parents étaient communistes et mes parents sympathisants socialistes ce qui pouvait provoquer des discussions parfois houleuses, dans les années 70 et 80. Je viens d’un milieu modeste, dans la région de Nancy. Ma famille est d’origine italienne. Depuis l’enfance, je suis sensible aux inégalités sociales.
Quel événement t’a poussé à adhérer ?
Il n’y a pas vraiment eu de déclic mais plutôt une évolution qui a abouti au fait, qu’à un moment de ma vie, quand mes enfants sont devenus autonomes, j’ai eu du temps pour m’engager et militer. Il se trouve que c’était en 2006 et que la Présidentielle s’est tenue en 2007. J’ai donc participé activement à la campagne de Ségolène Royal, à Lyon, et aux législatives qui ont suivi. Et l’année d’après sont venues les Municipales et là aussi je me suis engagée, toujours à Lyon où j’étais candidate.
Quelles lectures t’ont influencée ? Quelles personnalités t’ont inspirée ?
J’ai une formation universitaire littéraire. Il n’y a pas une lecture en particulier qui a déterminé mon engagement mais plusieurs. Je pense notamment aux auteurs français du 18e siècle comme Voltaire ou Diderot, et d’une manière générale les Lumières. Mais aussi à ceux du 19e qui dépeignent la société pré-industrielle ou industrielle comme Balzac ou Zola qui montrent bien que tout le monde ne dispose pas des mêmes chances dans la vie.
Parmi les personnalités qui ont pu m’inspirer, il y a bien sûr François Mitterrand. J’avais 17 ans en 1981 et je me souviens de l’espoir suscité par son élection, cette volonté « Changer la vie ». Je ne suis pas naïve et je connais sa part d’ombre, mais je sais aussi qu’il fut un Résistant. Et un grand écrivain.
Parce que je viens de Lorraine, je citerai également Aurélie Filippetti. Elle est un exemple qui montre qu’on peut venir du monde ouvrier et s’élever grâce à l’éducation et même, devenir ministre de la culture. Je pense aussi au beau parcours de Najat Vallaud-Belkacem que j’ai côtoyée de près à Lyon !
Quelle est ta définition du socialisme ?
Depuis que le socialisme est né, le monde a évidemment changé. Mais pour moi, il faut revenir à l’origine, à la base et je pense que le socialisme, c’est avant tout le partage des richesses, quelle que soit l’époque.
Thomas Piketty, qui vient de publier avec Julia Cagé « une histoire du conflit politique » propose, je crois, une analyse pertinente des choix de votes des électeurs en fonction de leur classe sociale. Il rappelle qu’il y a, dans notre société, des nantis et des précaires qui votent en fonction de leurs intérêts. Il n’oppose pas les villes et les campagnes mais il remet les classes sociales au centre du débat. Si on veut gagner en 2027, il faut qu’on se repose la question des classes sociales, car ce sont bien elles qui structurent la vie politique.
Quelle est ta meilleure anecdote de militante ?
Oui, j’ai une anecdote personnelle, et même très personnelle mais en lien avec la vie politique : nous avions prévu de nous marier mais sans préciser la date et, pendant la campagne des municipales de 2008, nous avions parié que nous nous marierions si la gauche remportait le 3e arrondissement, qui était, avec le 2e et le 6e tenu par la droite. Et nous avons gagné, dès le premier tour ! Nous nous sommes donc mariés dans la mairie du 3e avec tous nos collègues et nos camarades.
Voilà pour les bons souvenirs. Et puis, ce n’est pas une anecdote à proprement parler, mais je garde un très mauvais souvenir de 2016/2017 et de toutes les trahisons qui ont brisé des liens d’amitié que nous pensions solides.